Ποιειν Και Πραττειν - create and do

AxoDom

Statement

Déclaration de poète sur la paix :

La paix n'est jamais donnée à l'homme,

ni à la femme,

ni à l'enfant

mais peut-être un peu au vieillard

dont les forces déclinantes l'inclinent

davantage au compromis qu'au conflit.

Poetic statement about peace

Peace is never given to man,

nor woman,

nor child

but to the old one, maybe

because his declining forces lead him

to favor compromise against conflict..

Le travail des poètes est de dire, et de redire.

Ils doivent rester frais comme les commencements et dire sans cesse.

Dire que l’art et la culture doivent faire taire la nature violente de l’homme, de la femme et de l’enfant.

Poets have to say, and say it again.

They must stay fresh as at the beginning and ceaselessly say

Say that art and culture should silence

the violent nature of man, woman and child.

Alors, la poésie peut-elle elle aider le monde ?

Bien sûr que oui !

Hommes, femmes et enfants, tous sont influençables.

Un bon poème peut leur montrer le bon côté.

A nous, puissants poètes, d’être plus persuasifs que les fauteurs de guerre.

 

So, can poetry change the world ?

Obviously, yes. Why ?

Because men, women, children can be influenced.

A strong poem can lead to the right side.

So let’s be powerful and persuasive poets. Let’s be stronger than the war makers.

On pourrait commencer par recruter quelques cadres compétents…

For a start, some recruitments are needed.

Petite annonce :

Pour prise de fonction immédiate

on demande gestionnaire confirmé

pour projet stratégique

de collaboration des cultures.

Classified ad :

For taking over immediately the function

asked for are experienced managers

for a strategic project to promote collaboration between cultures

 

Meilleures pensées à vous tous. All the very best to you all.

 

 

  1. Poems

  2. L’art de se rappeler la paix / The art of remembering peace

(intro) Quand notre ami Hatto d’Athènes nous a lancé sur « l’art de se souvenir de la paix quand les temps sont vraiment durs », on a aussitôt pensé qu’il devait y avoir une sorte de secret dans cet art comme dans tous les arts. Un vieux secret, du genre qu’on trouve dans les fables…

When our friend Hatto from Athens asked us about "the art of remembering peace in especially difficult times", we immediately thought there ought to be some sort of secret in that art, like in any art. An old secret, the kind you find in fables…

Vous savez bien… “Il était une fois…”

Tout le monde connaît cette histoire

Quand le fleuve était comme une bouilloire

Quand la guerre était la seule loi.



Alors chaque havre de silence frissonnait

et les agneaux tentaient d’éviter les drones

guidés par des geeks engoncés dans leurs trônes

et qui, immondes et glorieux abrutis, chialaient.



Ils étaient si forts pour maîtriser le présent

Ils avaient perdu toute idée du passé, du futur

Après tant d’heures à faire la guerre à la culture

le moindre souvenir de paix en eux agonisant.





Mais le voici le secret

infime, presque invisible

pourtant tous le partagent

parfois sans le savoir :



Se rappeler la paix est le premier pas vers la paix

Sculpter des compromis est la deuxième marche vers la paix

Nos chants et vos danses colorent le ciment final de la paix.



AxoDom

(Le Doux, 20 août 2014)

You know… “Once upon a time…”

Everyone knows that story

When the river was in fury

When war was the only rhyme.



Then every shed of silence shivered

And the lambs tried to avoid drones

Guided by geeks bundled up in their thrones

Who just like glorious jerks blubbered



They were so good at mastering the present

They had lost every hint of past and future

After so many hours playing at war against culture

Gone was the very souvenir of anything quiescent



But here is the secret

tiny, almost invisible,

that anyone shares 

even if without knowing :



Remembering peace is the first pace towards peace.

Knitting compromises is the second step to peace.

Our songs and your dances color the ultimate cement for peace.



AxoDom

(Le Doux, 26 août 2014)



  1. J’ai marché vers la paix / Towards peace, I walked



A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

Par mon village que j’aime je marchais et je vis deux vieux amis s’étriper

pour une clôture de jardin qui dépassait chez le voisin.

Alors je hochais la tête et j’allais plus loin.



A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

par la grande ville que je crains je marchais et je vis deux pauvres s’empoigner

Pour un fond de poubelle derrière un beau restaurant

Alors je fronçais les sourcils et j’allais plus loin.



A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

par la campagne en qui j’espère je marchais et je vis deux paysans s’enfourcher

pour une épouse inféconde dont le marié voulait rompre le marché.

Alors je soupirais longuement et j’allais plus loin.



A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

par le pays des voisins dont j’aime la différence je marchais et je vis deux enfants s’esbigner

pour une raison d’enfants vifs et sans mémoire.

Alors je baissais les yeux et j’allais plus loin.





A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

Je marchais par les montagnes où l’on a soif et les déserts où l’on grelotte

et je vis l’aigle emporter la brebis

Pour une raison de ventres affamés d’aiglons au nid.

Alors je baissais la tête et j’allais plus loin.



A la recherche de la paix, je marchais, je marchais…

J’avais tant marché que j’avais fait le tour de la Terre

Mais quoi que je voie je ne pouvais plus m’arrêter.

Quand on a commencé à marcher vers la paix sans avoir les pouvoirs d’une fée

on ne peut plus prendre d’autre chemin et ce chemin-là est sans fin.

AxoDom (Le Doux, 20 août 2014)

In search of peace, I walked, I walked ...

in my village that I love I walked

and I saw two old friends tearing out each other guts

about a garden fence which over extended into the neighbor’s.

So I nodded my head and walked away.



In search of peace, I walked, I walked ...

through the big city that I fear I walked

and I saw two paupers grappling for a remnant

canvas bin behind a beautiful restaurant.

So I frowned and walked away.





In search of peace, I walked, I walked ...

in the countryside in hope I walked

and I saw two farmers impaling each other with pitch forks

for a disappointing spouse unable to be a stork.

So I gave a long sigh and walked away.



In search of peace, I walked, I walked ...

to the next country whose difference I love I walked

and I saw two children fighting fiercely

for a good reason for them, vivacious and without memory

Then I looked down and I walked away.



In search of peace, I walked, I walked ...

through the mountains where you go thirsty I walked

through the deserts where you shiver I walked

I saw the eagle carrying the sheep at rest

because hungry bellies of eaglets were in the nest

So I hung my head and I walked away.



In search of peace, I walked, I walked ...

so much I walked that I circled the entire Earth.

But whatsoever I saw, I could not stop myself.

When you walk towards peace without the powers of an elf

you can’t walk towards anything else and it’s a never-ending walk.

AxoDom (Le Doux, 26 août 2014)

 



  1. Est-ce que la pluie va s'arrêter ce matin? / So, is the rain gonna stop falling this morning ?



Est-ce que la pluie va s'arrêter ce matin ?

Est-ce que mes yeux vont s'ouvrir sur autre chose que des jours gris en été ?

Est-ce que ma bouche va pouvoir se refermer et quitter la position « effroi » ?

Est-ce que l'homme va enfin s'autoriser son vrai désir ? 

Est-ce que la femme va pouvoir enfin marcher tête libre dans le vent ?

Est-ce que cette année va bien être celle de la défaite du mal ?

Est-ce qu'ils vont comprendre que la croissance n'est pas la solution mais le problème ?



AxoDom

(Le Doux, 20 août 2014)

So, is the rain gonna stop falling this morning ?

Will my eyes open up to something other than a gray day in summer ?

Will my mouth be able to close and leave the "awe" position ?

Will man finally allow himself his true desire?

Will the woman be able to free her head in the wind and walk ?

Is this year going to be the one of the defeat of evil ?

Are they going to understand that growth is not the solution but the problem?

 

AxoDom

(Le Doux, 26 août 2014)

 

A dedication

 

AxoDom would also like to dedicate this poetry reading to the many innocent people killed in Syria. The International Red Cross reports in August 2014 that since March 2011 there have been killed altogether 191 000 people and still counting, while so many more have been made refugees.

N.B. Editor HF

 

Temps mort en Syrie

 

 

Les proto-humains de l’enfer d’ici

on les dirait barbelés,

même la fenêtre au cadre clouté

sent la salle de torture.

 

Personne n'est innocent…

Personne n'est sourd…

Tout le monde sait.

Tout le monde entend…

Tout le monde attend…

Sauf les morts. Délivrés.

 

Dieu ! DIEU ! N'importe où, cache-moi ! Je ne bouge plus…

Et vous, filez ! Ne prenez pas de risques.

Je suis bien dans ce jardin de fleurs noires.

 

Parfois sentiment d'être… deux. Des moitiés de moi-même, veule.

Plus une personne complète… Pas pourquoi. Avant j'étais une seule.

"JE" ne sais plus quelle est la vraie moitié de moi, celle qui a peur

ou celle qui se bat sans jamais demander l'heure ?

Ma moitié floue se cache dans ses replis

et des taches de poires blettes,

elle vibre sous les yeux fermés

de ma moitié nue sous son squelette.

Tais-toi ! Ecoute et tends l’esprit

admirable dans cette cave

on entend les chars comme si on voyait leurs mâchoires.

Ca vrille et chenille la peau de la ville,

ça boit le chaud goudron rouge

des rues et tout l’esprit se brouille

à cette musique d’obus.

 

La mine de plomb largue des mines et du plomb.

J'en perds mes seins,

mes poils hersent l’envers de ma peau

et des arrêtes complètes naviguent dans mes veines.

 

Pourtant on a eu une vie avec chat,

une vie normalement douce

avec amour, enfants, gâteaux,

chants et arbres et fraiche mousse.

 

C'était avant que nous vivions la main sur la bouche

pour étouffer chaque seconde de peur,

et nous sommes devenus noir et blanc

de malheur, rouges éphémères mouches.

 

Le soleil pour nous n'est plus jaune et brillant,

les feuilles ne bruissent plus vertes

les arbres n'existent plus que comme vivent peu les ombres.

A quoi peut servir un corps qui ne peut plus sourire ?

Dans quoi planter nos crocs si l'ombre même est gluante ?

Nos yeux sales jaunissent nos joues de chassie.

 

Nous n'osons même plus mettre dans nos ventres gonflés

des bébés à cause des clous qui les tapissent.

C'est pourquoi nous respirons si peu.

On échappe peu à ses fantômes.

Celui qu’on fut l’instant passé surveille

ceux que nous serons peut-être.

 

Alors quoi… Quoi ?? Une devinette.

« Mon âme se fait violer tous les jours.

Je serais plus beau avec moins de sang dans les cheveux.

J'avais une belle voix mais hurler enroue,

ça m'a fait le chant douloureux.

Plus je continue de vivre et moins j'ai de mémoire.

Alors qui suis-je ? »

Je suis le souffle coupé du temps mort,

je suis le cessez-le-feu.

AxoDom

وقت ميت في سوريا



البشر قبل البدائيين في هذه الجحيم الدنيوية
كأنهم مسيَّجون بالأسلاك الشائكة
حتى الشبّاك ذو الإطار المرصّع
يفوح بروائح غرفة التعذيب
لا أحد بريئاً
لا أحد أصمّ
الكلّ يعلم
الكلّ يسمع
الكلّ ينتظر
وما من أحدٍ طليقٍ حقاً سوى الأموات

إلهي، إلهي، خبِّئني حيثما تريد!
لا أستطيع أن أتحرّك
وأنتم!
كفاكم مواجهة للأخطار
اهربوا ولا تقلقوا
سأكون بخيرٍ وحدي في حديقة الزهور السوداء هذه

أحياناً أشعر أني اثنان
منفصمٌ، منهكٌ
لم أعد كائناً واحداً
ولا سبب لذلك
كنتُ يوماً ما كائناً
"
أنا" لم يعد يعرف
هل نصفي الحقيقي هو الخائف؟
أم نصفي المقاتل الذي لا تهمّه أهوال الزمن؟
نصفي يخفي نصفي في طياته
كبُقَعٍ عفنةٍ من الإجاص
تختفي تحت العيون المغمضة
لنصفي العاري تحت هيكله العظمي
صه! اسمع، ركِّز قواك العقلية في هذا القبو
إننا نصغي إلى الدبّابات كما لو أننا نرى فكَّيها
الدبّابات تنخر جلد المدينة وتحفر فيه جنازيرها مثل وشم
الدبابات تشرب إسفلتَ الشوارع الأحمر المشتعل
فتطمس موسيقى قذائفها عقولَنا

الطائرات تُسقط الألغام والرصاص
في الألغام ضيَّعت ثديَي
لم يعد زغبي خارج جلدي بل داخله
الزغب يمشط جلدي
والكلَّابات تُبحر في عروقي
كانت لدينا حياة يوماً ما
كانت لدينا قطة وحب وأطفال وحلوى وكلاب وأشجارٌ
وكؤوس كحول تعلوها الرغوة الطازجة
كان هذا قبل أن تقيم أيدينا فوق أفواهنا
لتخنقنا كل ثانية رعباً
ونصبح أحدَ اثنين: أسودَ أو أبيض
الأكثر تعاسة منا مَن يصبح أحمر وهو يزول سريعاً كالذباب

لقد هرِمتْ شمسنا
وغاب رونقها
ما عاد للأوراق حفيفٌ أخضر
والأشجار لا تعيش إلا كظلالٍ عابرة

ما قيمة هذه الأجساد ونحن لا نستطيع الابتسام؟
وبماذا نغرس أنيابنا وحتى الظلال أصبحت مائعة لزجة؟
عيوننا قذرة
تسيل صفرتها على بشرتنا الرمداء
لم نعد نجرؤ على أن تنتفخ بطوننا
والمساميرُ تزخرفها كما تزخرف أطفالنا
المساميرُ تحبس أنفاسنا
عبثاً نحاول النجاة من الأشباح
سواءٌ تلك التي كانت تترصّد الخطوات
أو التي سنصيرها يوماً
حسناً
ماذا؟
ماذا؟
أية أحجية هذه؟
روحي تُغتَصَب كل يوم
ربما لو أن دماً أقلَّ يصبغ شعري
لكنتُ أكثر بهاءً
ربما لو لم أطلِقْ كل تلك الصرخاتِ
لكان صوتي رخيماً
أمَّا هذا الذي أكتبه الآن فليس أغنيةً
بل حرقة

باضمحلالٍ تدريجي لذاكرتي أعيش
فمن أكون إذاً؟

أنا لستُ سوى شهقاتِ وقتٍ ميتٍ
أنا اتفاقُ وقفِ إطلاقِ النار

ــــــــــــــــــــــــــــ

أكسودوم غييرم

ترجمة: عمر يوسف سليمان

Trad. Omar Youssef Souleimane

 

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